Mutilations sexuelles féminines
Les mutilations sexuelles féminines aussi appelées mutilations génitales féminines correspondent à « toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques » (OMS, 1997).
Lors d’un voyage au Sénégal, j’avais 10 ans, j’ai été excisée de force.
Chaque mois, la douleur était si insupportable que je manquais l’école pendant plusieurs jours.
Table des matières
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) distingue 4 types de mutilations sexuelles féminines :
- la clitoridectomie : ablation partielle ou totale du clitoris
- l’excision : ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans ablation des grandes lèvres
- l’infibulation : rétrécissement de l’orifice vaginal par ablation et accolement des petites lèvres et/ou des grandes lèvres, avec ou sans ablation du clitoris
- les formes non classées de MSF : toutes les autres interventions nocives ou potentiellement nocives pratiquées sur les organes sexuels féminins à des fins non thérapeutiques.
Ces interventions ont des conséquences graves sur la santé sexuelle et reproductive des femmes :
- difficultés et douleurs dans la vie sexuelle
- complications et déchirures au moment de l’accouchement
- infections urinaires et gynécologiques),
- mais aussi dans la vie quotidienne (douleurs en urinant, pour marcher ou porter certains vêtements)
Les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes Unicef.
Les victimes résident principalement sur le continent africain (27 pays), dans quelques régions du Proche-Orient et de l’Asie du Sud-Est.
En France la pratique est illégale, mais il est estimé d’après une étude de 2019 qu’environ 125 000 femmes adultes mutilées sexuellement vivent en France. 11 % des filles de ces femmes mutilées le sont également.
Entre 12 et 20 % des filles âgées de 0 à 18 ans, vivant en France et originaires de pays où les mutilations génitales féminines sont pratiquées, seraient menacées du fait des convictions de leurs parents ou par la pression de la famille restée dans le pays d’origine (HAS).
Comment me mettre en sécurité ?
Lorsqu’on a connaissance d’un voyage dans un pays où se pratiquent les mutilations sexuelles féminines :
- Poser des questions sur les motifs de ce voyage et ses modalités ;
- Informer le Procureur de la République ;
- Contacter les numéros d’appel d’urgence : le 17 (police), le 114 (contact par SMS pour les personnes sourdes, malentendantes ou ayant des difficultés à s’exprimer), PMI ;
- En cas de mutilation ou de suspicion de mutilation, faire constater les blessures et demander un certificat médical de constatation le plus tôt possible par des personnels médicaux ou paramédicaux : urgences, médecine générale, médecine spécialisée, personnels infirmiers…
En savoir plus
https://www.excisionparlonsen.org
https://www.cairn.info/revue-population-2016-2-page-224.htm
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S000140791933937
Que dit la loi ?
Les mutilations sexuelles féminines constituent un délit voire un crime si elles concernent une mineure. 10 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende telles sont les sanctions prévues par l’article 222-9 du Code pénal en cas de violences ayant entraîné un mutilation ou une infirmité permanente. S’il s’agit d’une mineure de moins de 15 ans, la peine est portée à 20 ans de réclusion criminelle (article 222-10 du Code pénal).
Cette loi s’applique si les MSF sont pratiquées par une personne de nationalité française ou par un étranger sur une victime française.
Il est important de souligner que le secret médical sur les questions de MSF est levé article 226-14 du code pénal s’il concerne une mineure ou une majeure n’étant pas en mesure de se protéger. Le personnel médical qui a connaissance de tels cas est tenu à un signalement aux autorités compétentes. Il doit mettre tout en œuvre pour protéger la personne comme le stipule l’article R4127-44 du Code de la santé publique .
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