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Je suis mineure

Sexualité : je me pose des questions

Tu te poses des questions sur la sexualité en général. Tu as raison de t’informer.

De quoi s’agit-il ?

La sexualité, ce sont toutes les comportements qui impliquent ton corps pour prendre du plaisir à plusieurs ou seul·e, ou pour la reproduction. La sexualité évolue toute notre vie.

Tout d’abord, nous insistons sur le fait que tu peux avoir des activités sexuelles si et seulement si tu le désires ; que c’est ton choix, que tu n’es pas contrainte par quelqu’un.e ou par plusieurs personnes.

Connaître mon sexe

Tu te poses des questions sur l’anatomie et le fonctionnement de ton sexe. Tu as raison de vouloir comprendre ton intimité. C’est important. Pour la connaître tu peux t’observer à l’aide d’un miroir. L’appareil génital de la femme se compose :

  • du pubis ou Mont de Vénus (os du bassin et zone couverte de poils correspondante entre le bas-ventre et l’organe sexuel) ;
  • de la vulve (ce que l’on voit à l’extérieur : frein, gland du clitoris, tige, urètre, petites et grandes lèvres, entrée du vagin) ; 
  • du vagin (canal qui relie la vulve à l’utérus) ;
  • et de l’utérus.

Les petites lèvres

Les petites lèvres servent à protéger le clitoris, l’entrée vaginale, le vestibule et l’urètre. 

8 femmes sur 10 ont les petites lèvres qui dépassent les grandes lèvres. Donc pas de complexe, ton vagin est normal !

Elles ont tendance à grandir au moment de la puberté et avec l’excitation pendant un acte sexuel en raison du flux sanguin.

Elles peuvent s’atrophier et être moins gonflées généralement avec la ménopause mais cela n’altère par le plaisir.

La couleur des petites lèvres varie (gris, rose, noir…).
Leur teinte n’est pas liée à celle de la peau du corps.

Le clitoris

La proéminence que tu vois au point de jonction des petites lèvres, à l’intérieur de la vulve, c’est le clitoris (sa partie émergée). Sa taille peut varier d’une femme à une autre.

Une anatomie proche de celle du pénis

D’un point de vue anatomique, clitoris de la femme et pénis de l’homme sont équivalents. D’ailleurs ils dérivent tous deux de la même structure embryonnaire. 

En forme de Y, le clitoris a deux parties : une partie visible et  9/10e  invisibles.

Ce que l’on voit sont le gland et le prépuce (ou capuchon) qui protège le gland comme chez l’homme. Comme le pénis, le gland rentre en érection en cas d’excitation (3 à 6 mm au repos et jusqu’à 6 voire 10 mm lors de l’excitation). 

Dans la partie interne, ses deux racines (de 10 centimètres entre le vagin et l’urètre) sont situées sous les petites lèvres, à l’intérieur du vagin.

Cet organe a longtemps été négligé. Pourtant, il joue un grand rôle dans l’excitation et le plaisir féminins. Très vascularisé et extrêmement sensible, cet organe est une zone érogène exclusivement dédié au plaisir.

Les caresses des doigts, des lèvres, de la langue, des frottements réguliers ou par un vibromasseur excitent rapidement le clitoris. Elles procurent un plaisir et un bien-être intense aux femmes (orgasme). Lorsqu’il est excité, le clitoris se remplit de sang et libère alors de l’ocytocine (hormone du plaisir).

Les règles

Les règles, ou aussi appelées les menstruations, chez la femme désignent l’écoulement de sang qui provient de l’utérus et qui se produit chaque mois.
C’est un phénomène normal et sain. Selon les femmes, elles durent entre 3 et 7 jours. Elles surviennent à la puberté (généralement entre 10 et 16 ans).
La jeune fille est alors prête à accueillir une grossesse. Les règles s’arrêtent à la ménopause. Les règles peuvent disparaître à différentes occasions :

  • lorsque la femme est enceinte ;
  • à la ménopause ;
  • à l’utilisation de contraceptifs comme avec le stérilet hormonal ;
  • en cas de maladie chronique ou grave ou de perte de poids importante.

Le cycle menstruel

Le cycle menstruel commence au 1er jour des règles jusqu’au 1er jour des règles suivantes. Il dure 28 jours en moyenne. Il varie d’une femme à une autre. Il peut être plus court ou plus long (21 à 35 jours).

Ce sont les hormones sécrétées par deux structures du cerveau (l’hypophyse et l’hypothalamus) en début de cycle qui régulent ce cycle.

En milieu de cycle, l’ovaire expulse un ovule. Cet ovule descend dans les trompes de Fallope pour se diriger vers l’utérus. En même temps, la paroi de l’utérus s’épaissit (endomètre) sous l’effet d’hormones produites par l’ovaire. L’utérus se prépare à recevoir un ovule fécondé, autrement dit une grossesse. 

S’il y a rapport sexuel, les spermatozoïdes qui entrent dans le vagin par pénétration, tentent de remonter dans les trompes pour rejoindre l’ovule. Lorsqu’un spermatozoïde a pénétré l’ovule, l’ovule fécondé (zygote) va se nicher dans la paroi utérine.

S’il n’y a pas fécondation (rencontre entre l’ovule et un spermatozoïde), l’ovule produire moins d’hormone. Cela produira un détachement du surplus de la paroi utérine et son évacuation par le vagin : les règles ou menstruations.

Une fois ce cycle terminé, un autre recommence.

Si les règles ne surviennent pas après un rapport sexuel non protégé et en l’absence de contraception, il est recommandé de faire un test de grossesse.

Les douleurs de règles

Alors que certaines femmes n’éprouveront aucun symptôme lors de leurs règles, d’autres ressentiront des gênes au niveau du ventre causées par les contractions du ventre.  Ces symptômes sont normaux et sont causés par la diffusion de prostaglandine dans le sang. Vous pouvez ne pas vous sentir en grande forme et ressentir également : 

  • des ballonnements ;
  • un mal de tête ;
  • une sensation de transpiration ;
  • un changement d’humeur…

L’endométriose : une maladie liée aux règles

L’endométriose est une maladie gynécologique dont souffre 1 femme sur 10. Les symptômes surviennent au moment des règles et sont fortement invalidants :

  • dysménorrhée (douleurs au moment des règles) ;
  • dyspareunie (douleurs lors de rapports sexuels) ;
  • douleurs pelviennes et lombaires ;
  • troubles urinaires et digestifs (brûlures, mictions fréquentes, durant la selle) ;
  • infertilité dans certains cas.

Des fragments de la muqueuse utérine se retrouvent anormalement en dehors de l’utérus. Ils se déplacent et se greffent dans des organes voisins. Ces tissus utérins (ou tissu endométrial) se mettent à saigner aussi à chaque menstruation parce qu’ils réagissent aux hormones ovariennes comme le fait la muqueuse utérine.

En savoir plus : 

  • www.endofrance.org
  • https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/endometriose

Le vagin est autonettoyant

Le vagin élimine naturellement les bactéries qui peuvent être à l’origine d’infections. L’auto-nettoyage se fait pendant les règles, après chaque rapport sexuel et tout au long du cycle. Les douches vaginales sont à éviter pour préserver l’équilibre de la flore vaginale. Pour te laver : utilise un savon au pH neutre et évite le gant de toilette !

Les pertes blanches

Tu constates des écoulements blancs dans tes sous-vêtements. C’est ni dégoûtant, ni dramatique pour ta santé. Ce phénomène est normal. Si les traces sont jaunes, grisâtres ou les pertes blanches trop abondantes, il y a lieu de consulter un.e gynécologue ou un.e médecin généraliste.

Orgasmes clitoridiens ou vaginaux

On dit que certaines femmes sont clitoridiennes (elles atteindraient l’orgasme via leur clitoris) ; d’autres vaginales (plaisir suprême via leur vagin) : c’est une idée reçue. En réalité, tout est plus complexe. À l’heure actuelle, il est difficile de déterminer la part de chaque zone dans le plaisir. Ce qui est sûr, c’est que le clitoris est la zone la plus érogène chez la femme.

Le point G : mythe ou réalité ?

Le point G ainsi nommé d’après Ernst Gräfenberg, gynécologue allemand qui l’a décrit pour la première fois en 1950. Il serait situé à l’intérieur du vagin, à 3 centimètres de son entrée, côté ventre (le tissu y serait légèrement plus rugueux). Son existence n’est pas démontrée. 9 femmes sur 10 n’auraient en effet jamais rien ressenti à ce niveau-là. Il faudrait le rechercher et le stimuler pour ressentir des orgasmes… Sujet à controverse. Que la femme n’a rien à perdre à explorer son corps seule ou à deux.

Quand dois-je avoir mon 1er rapport sexuel ?

Il n’y a pas de règle ni de norme en matière de sexualité. 

Retiens avant tout que tu dois être consentante pour le faire et que ça te soit agréable et un bon souvenir ! Tu es la seule à décider si tu souhaites avoir ou pas un rapport sexuel. Personne ne doit t’y forcer : ni ton partenaire, ni tes ami.es, etc. (chantage affectif, menaces, intimidations, etc.).

Pense à te protéger pour éviter les risques de grossesses non désirées, les infections sexuellement transmissibles (IST) : préservatif, préservatif féminin, pilule contraceptive, stérilet, etc.

Enfin, sache que tu peux ressentir des douleurs pendant l’acte et tu peux saigner légèrement, mais ce n’est pas systématique.

Mon copain / ma copine a envie de coucher… pas moi

Il ou elle veut avoir des rapports sexuels avec toi, voire insiste pour cela mais tu ne te sens pas prête ? Pour toi, c’est trop tôt dans votre relation, tu crains de passer pour une fille « facile » ?

Que ce soit ta première fois ou non, sache :

  • qu’il n’y a pas de délai minimal respectable ;
  • et que tu dois être consentante pour apprécier ce moment avec ton ou ta partenaire. Si tu ressens une forme de pression, c’est que tu n’es pas consentante. Tu as le droit de refuser (lire article sur le consentement).

La masturbation : c’est quoi ?

La masturbation est une pratique sexuelle saine et normale même dès le plus jeune âge.
La masturbation consiste à exciter ses propres organes génitaux (clitoris, vagin, pénis pour les garçons…) de façon agréable.

Elle procure du plaisir.
C’est un acte intime qui se fait en privé. Que tu te masturbes ou pas, cela ne regarde que toi.

La masturbation est sans danger. Tu n’as aucun risque de tomber enceinte ou contracter une infection sexuellement transmissible.

Les raisons de se masturber :

  • Ressentir du plaisir.
  • Explorer son corps et sa sexualité.
  • Se détendre.
  • Aider à s’endormir.
  • Se sentir plus proche de son/sa partenaire lors d’une masturbation mutuelle (lorsque les partenaires se masturbent en présence l’un de l’autre et sont tous les deux d’accord pour le faire).

Suis-je normale si je me masturbe ?

Oui. Ne t’inquiète pas. C’est normal et sain de se masturber mais ça ne regarde que toi. C’est une pratique courante mais à chacun sa fréquence. Certaines personnes ne le font pas du tout.

Quelle est mon orientation sexuelle ?

Tu te sens attirée affectivement et physiquement par une personne du sexe opposé, du même sexe ?

Tu peux avoir une orientation sexuelle (être attirée par les garçons et/ou les filles) même si tu n’es pas sexuellement active. 

L’orientation sexuelle peut évoluer au cours de sa vie.

Par exemple, tu peux te sentir attirée par des hommes à l’adolescence puis quelques années plus tard découvrir que ce sont les femmes qui t’attirent.

L’identité sexuelle n’est pas déterminée à l’adolescence une fois pour toute. Rien n’est définitif.

Les différentes orientations sexuelles

Les hétérosexuel.les : désigne les personnes attirées par des personnes de sexe opposé (les femmes par les hommes, les hommes par les femmes. « Straights » en anglais) ;

Les homosexuel.les : désigne les personnes attirées par des personnes du même sexe.

Les lesbiennes sont les femmes attirées par d’autres femmes.

Les « gays » (en anglais) sont les hommes attirés par des hommes ;

Les bisexuel.les : personnes attirées par des personnes des deux sexes

Des signes qui t’indiquent si tu es lesbienne

  • Le fait que tu te sentes attirée par des personnes du même sexe. 
  • Des rêves homosexuels, tes fantasmes.
  • Le sentiment d’être différent de tes ami.es ou de tes camarades de classe.
  • Une expérience sexuelle différente.
  • Tu peux ressentir une certaine incertitude ou mal être (sentiment d’isolement, de honte, de peur) qui s’aggravent à cause de :
  • la réprobation sociale concernant les homosexuels (harcèlement lien vers harcèlement) ;
  • un manque de connaissances ;
  • un manque de modèles homosexuels ;
  • le peu d’occasion de te sociabiliser avec d’autres adolescentes qui partagent les mêmes sentiments que toi.

À qui en parler ?

Pas facile d’annoncer son orientation sexuelle à ses parents.

On s’inquiète de leur réaction : vont-ils m’accepter ou me rejeter ? 

Tu peux te confier à une personne de confiance : un de tes parents, ton frère, ta sœur, un·e cousin·e, un·e ami·e, un·e professionnel·le du secteur social, etc. Parfois, les parents ont compris que leur enfant est homosexuel.

Tu peux l’annoncer quand tu te sentiras prête à le faire.
Certaines personnes ont annoncé leur orientation sexuelle à leur parent à l’âge adulte.

Tu peux aussi prendre contact avec une association. En Martinique : KAP CARAÏBE

Nous contacter

Pour toutes demande d’accompagnement, d’aide ou de renseignement, n’hésitez pas à nous contacter que ce soit via le formulaire ci-dessous ou par téléphone. Vous pouvez également passer dans nos locaux, ou nous envoyer un mail à accueilfemme@uniondesfemmes-mq.fr

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