Une association féministe de loi 1901 fondée en juin 1944
L’Union des Femmes de Martinique est une association féministe de loi 1901 fondée en juin 1944 par cinq femmes : Jane Léro, Yvette Guitteaud-Mauvois, Rosette Eugène, Désirée Maurice Huygues-Beaufond et Eudora Montredon-Clovis. Après la Libération, les Françaises, ayant exercé des métiers durant la 2nde guerre mondiale, aspirent à de nouvelles responsabilités. Elles veulent obtenir de nouveaux droits. Tout un champ de nouvelles conquêtes dans la lutte pour les droits des femmes s’ouvre avec l’ordonnance d’avril 1944 qui institue le droit de vote pour les femmes dans les territoires français.
Les présidentes
1945 | Jane Lero était la principale animatrice. Elle était secrétaire. |
1950 | Germaine Marie-Angélique |
1960 | Renée Bocaly-De Montaigne |
1973 | Solange Fitte-Duval |
1993 | Yvette Ebion |
1996 | Bureau collégial : Yvette Ebion, Victoire Jean-Baptiste, Léonie Nattes, Georgette Armède, Marlène Montlouis et Lucette Poulin |
1997 | George Arnauld |
2009 | Rita Bonheur |
En Martinique, des femmes participent elles aussi à cet élan. Le constat est là : misère physique et morale des « femmes du peuple », analphabétisme, maternités précoces et successives, absence de structure sociale pour les aider dans les soins à donner aux enfants et taux de mortalité infantile très élevé. Jane Léro, militante communiste, entreprend avec l’appui d’Yvette Guitteaud-Mauvois d’organiser un mouvement de femmes. Le premier objectif sera d’inciter les femmes à utiliser leur droit de vote. Le deuxième est de leur donner les moyens d’élever leurs enfants sujets à la malnutrition et à l’analphabétisme.
De 1944 à 1973
l’UFM donne la priorité au droit à la santé et à l’éducation des enfants, au développement de la personnalité martiniquaise et aux luttes sociales, à travers des actions importantes : consultations de nourrissons, pétitions pour l’application de la prime de rentrée en Martinique, mise en place de crèches, marches contre la faim, prises de position contre l’ordonnance d’octobre 1960, pour l’OJAM, dans des grèves…
De 1974 à 1997
S’ajoutent des revendications sur les transports publics (nombreuses pétitions et interventions) et les droits fondamentaux des femmes tels que : la contraception et l’avortement (campagnes d’information), la dignité de la femme (livret de famille à la mère célibataire, versement des pensions alimentaires, autorité parentale de la mère…).
De 1997 à 2004
La lutte contre les violences faites aux femmes devient le thème phare des revendications. Nos actions permettent de briser le mur du silence qui entoure ce fléau dans tous les lieux : dans le couple, au travail, dans l’espace public, mais aussi sous toutes ses formes.
En 2000
L’Espace d’Ecoute, d’Information et d’Accompagnement et le Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale : CHRS Rosannie Soleil.
La même année, l’UFM est à l’initiative de la 1re campagne annuelle pour l’élimination des violences envers les femmes de Martinique.
Sur le plan international, l’UFM devient signataire de la Marche Mondiale des Femmes, réseau mondial d’actions de groupes œuvrant pour éliminer la pauvreté et les violences envers les femmes ; réunissant plus de 5 500 groupes participants à travers 163 pays et territoires autour d’une plateforme de revendications communes.
La solidarité internationale de l’UFM s’est manifestée tout au long de ces années. L’association s’est mobilisée contre l’apartheid, pour aider les populations en détresse ou dénoncer l’impérialisme des Etats-Unis (Afrique du Sud, Haïti, Guadeloupe, Cuba, La Dominique, Sainte-Lucie…).
Depuis 2004
L’UFM dénonce le sexisme au quotidien, valorise le rôle des femmes dans l’Histoire, leur participation à la vie politique de notre pays, revendique la nécessité de l’approche de genre dans les politiques locales.
La prévention deviendra un axe important : dans les établissements scolaires, auprès des jeunes, dans les « quartiers sensibles » et auprès du grand public.
En 2012
Le pôle Prévention est créé.
En 2013
L’Accueil De Jour départemental voit le jour : La Maison de Solange. C’est le premier dispositif de ce type sur l’île.
Soucieuses d’être au plus près des besoins des femmes, l’association met en place les premières permanences décentralisées à Trinité, puis dans d’autres communes
En 2017
- Continuer à contribuer à ancrer l’égalité des femmes et des hommes et la lutte contre les violences envers les femmes dans le paysage martiniquais : déconstruire les stéréotypes ;
- transmettre nos/les valeurs féministes auprès des adultes et des jeunes en adaptant notre stratégie (communication, actions…) en les rendant plus acteurs (ex. éducation et autres) ;
- lutter contre toutes les formes de discriminations et de violences ;
- faire vivre la parité en politique et infléchir les politiques publiques pour qu’y soient intégrées des mesures volontaristes (interpeller les élu·es et renforcer le rôle des femmes élues) ;
- poser des actes concrets et durables, pour un changement des mentalités ;
- faire participer davantage les hommes à cette lutte pour l’égalité, susciter l’expression des hommes.
- Faire le lien entre les différentes luttes parce que toutes elles concernent les femmes