Elle est née, à la fin du XVllle siècle, semble t-il de l’union d’un marin français et d’une esclave transportée vers la Guadeloupe.
Elle a environ 8 ans lorsque sa mère, en choisissant d’être marronne, s’enfuit à jamais dans les bois. A l’époque de la révolution française (1789-1799) et malgré la première abolition de l’esclavage en 1794, les autorités françaises hésitent à considérer les esclaves comme leurs égaux frères. C’est ainsi que les troupes du Général français des Fourneaux prennent d’assaut en février 1798 le camp de Goyave en Guadeloupe (camp d’anciens marrons et d’esclaves insurgés) et exterminent les chefs.
Solitude prend la tête des survivants et fait ses premiers pas dans la légende. Elle est pourchassée par les troupes françaises et les milices noires jusqu’en 1802. Elle est présente en mai 1802 dans la redoute de Matouba au moment du suicide par la poudre des insurgés noirs. En effet, ceux qui choisissent de détruire le fort à l’instant même de l’irruption des troupes françaises.
Solitude en échappe et est provisoirement graciée parcequ’elle est enceinte. Exécutée le lendemain de son accouchement, son nom tombe dans l’oubli.
Pendant longtemps, aucune rue, aucun monument ne portaient son nom comme se fut le cas pour ses camarades de lutte Delgrès, Ignace, Massoteau.
Aujourd’hui, Solitude se réinstalle dans la mémoire collective à travers les arts : la littérature, le théâtre, la poésie, la chanson.